Dieu seul juge
Nous avons une tendance bien humaine à juger les autres selon les apparences. Dieu, lui, ne juge pas comme nous; il connaît le cœur de chacun. Attentif à ce qui est plutôt qu’à ce qui paraît, il ne fait pas de différence entre les hommes. Il manifeste cependant une prédilection pour ceux qui n’ont rien d’autre à lui offrir que leurs cris et leurs larmes. Ceux que personne n’écoute, lui, il les écoute. Leur prière persévérante sera toujours accueillie et finira par atteindre son but (première lecture).
Nous voici au temple où deux hommes prient. Nous pourrions juger sévèrement le pharisien. Jésus ne le réprouve pas pour ce qu’il a fait: pénitences, partage, respect de la loi. C’est un homme bien. Il n’a qu’un défaut: non seulement il est satisfait de lui, mais surtout il juge le publicain. Au lieu de se mettre sous le regard de Dieu dans la prière, il se met à la place de Dieu qui seul peut juger la vérité de la prière, et l’intention du cœur. Le publicain est aussi un homme bien: il se montre à Dieu tel qu’il est et laisse Dieu juger. Et Dieu déclare « juste » le publicain dont il exauce la prière, et à qui il fait miséricorde (évangile).
Quant à Paul, d’un regard illuminé par la foi et l’espérance, il rassemble en une action de grâce le passé, le présent et l’avenir, alors que, prisonnier, il sent venir sa fin prochaine (deuxième lecture). Il invite son disciple à suivre le même chemin que lui, la route de ceux qui veulent vivre jusqu’au bout de la grâce du Christ.
Aujourd’hui, le Seigneur nous invite à nous faire petits devant lui, petits devant nos frères, à changer notre regard sur les autres, à ne pas les juger, au risque de nous prendre aussi pour Dieu. Alors notre prière est reçue et Dieu fait miséricorde. Reprenant les mots du psalmiste, bénissons Dieu qui ne regarde pas l’apparence mais regarde les cœurs.
Avec Jésus, rendons-lui grâce dans l’Eucharistie.
