Un bonheur pour aujourd’hui.
La longue litanie de l’évangile résonne comme une promesse de bonheur: Bienheureux! Ce bonheur que le Christ annonce n’est pas un slogan pour des lendemains qui chantent. Il est à recevoir dès à présent malgré les obstacles qui se dressent. Et le monde ne manque pas de nous en rappeler l’utopie. Pourtant le bonheur est possible puisqu’il est un don de Dieu, fruit de son amour: «Voyez quel grand amour nous a donné le Père» (deuxième lecture). Ce bonheur que le Christ annonce n’est donc pas une vaine promesse; il est un chemin que Dieu offre à tout baptisé et à tout homme de bonne volonté, un chemin de sainteté.
La sainteté n’est pas réservée à quelques privilégiés. Fruit de l’amour de Dieu, elle est proposée à cette « foule immense que nul ne pouvait dénombrer» (première lecture). Tous les fidèles du Christ ont pour vocation de rejoindre dès à présent cette foule, foule des élus, de ceux que l’Église célèbre comme autant de témoins de la foi, mais aussi foule de tous les anonymes du Royaume de Dieu. Ils n’ont peut-être pas marqué leur époque mais ils ont vécu des Béatitudes, révélant ainsi à celles et ceux qu’ils côtoyaient le visage du Christ. Car c’est bien ce dont il s’agit dans l’évangile de ce jour. Jésus est le seul à avoir vécu les Béatitudes en plénitude. Il est le parfait modèle de la sainteté, lui, l’envoyé de Dieu, visage du Dieu très saint.
Chemin de bonheur à la suite du Christ, la sainteté ne concerne pas seulement des figures du passé. Aujourd’hui, les saints sont aussi nombreux qu’autrefois. Vivant leur chemin de bonheur dans les situations humaines de notre temps, ils collaborent à l’œuvre de salut du Christ et à la sanctification de l’humanité.
Demandons, dans cette eucharistie, la grâce de choisir le Christ des Béatitudes, de marcher à sa suite vers la sainteté et donc vers le vrai bonheur.
