Éveiller l’intelligence du cœur
Cette expression peut paraître bien surprenante. N’y aurait-il pas contradiction entre intelligence et cœur, comme si le cœur échappait à l’intelligence et à la raison? En réalité, le cœur possède cette forme d’intelligence qui nous aide à discerner le bien du mal et donc à nous convertir. Parce que c’est bien de conversion qu’il s’agit en ce temps de l’Avent. Mais de quelle conversion?
Le mot peut même faire peur; saint Jean Baptiste nous rassure. Loin de contraindre à des pratiques vertueuses, ennuyeuses et légalistes, la conversion qu’il propose consiste à nous tourner vers Celui qui, par amour, vient à notre rencontre. Elle consiste à apprendre de Lui des attitudes nouvelles qui porteront du fruit. Jean Baptiste vient annoncer que du nouveau est possible, que nous pouvons changer et changer le monde à condition d’avoir cette «intelligence du cœur» qui nous fait distinguer la lumière des ténèbres. Alors les chemins tortueux deviendront droits et les obstacles s’aplaniront (évangile).
Ce monde nouveau, le prophète Isaïe l’annonce en confirmant la promesse de Dieu qui s’accomplira dans un nouveau David. Sur lui reposera l’Esprit de Dieu. Roi de justice et de paix, il réconciliera les inconciliables, signe que la connaissance de Dieu, c’est-à-dire l’intelligence du cœur, aura profondément transformé celles et ceux qui se seront laissé toucher par l’amour infini d’un Dieu qui veut le salut du monde (première lecture).
Sauver les hommes, les rassembler dans son amour, tel est le projet de Dieu en son Fils Jésus. Par fidélité à la promesse, saint Paul nous invite à imiter le comportement de Dieu: accueillir les autres et les aimer comme Dieu; convertir nos comportements pour faire du monde un foyer d’amour (deuxième lecture).
