Fidélité dans la foi
Un mot fait le lien entre les lectures: fidélité. Fidélité sans faille de Dieu, sur laquelle prend appui la fidélité du croyant. Alors que son peuple vit une situation dramatique, Habacuc, loin de perdre la foi, s’obstine dans la prière malgré le silence de Dieu. Et Dieu répond: «Le juste vivra par sa fidélité» (première lecture). C’est la fidélité qui assurera au juste la vie, fidélité qui n’est pas seulement l’accomplissement des préceptes de la loi, mais la docilité à l’Esprit de Dieu qui conduit les événements.
Paul appelle Timothée à faire preuve de cette même fidélité, en réponse au don de Dieu qu’il a reçu. Malgré l’apparent échec humain de son maître alors emprisonné, Timothée est invité à accepter les souffrances, à combattre pour le Christ avec vaillance et fidélité (deuxième lecture).
Fidélité qui doit être celle du disciple du Christ, non par calcul d’une quelconque récompense, mais par amour, en réponse à l’initiative première et gratuite de Dieu. La manière dont Jésus répond à ses apôtres pourrait laisser croire que Dieu est un maître tyrannique. Il ne l’est pas; il attend seulement que le croyant lui fasse une totale confiance. Pour la réalisation du salut, nous sommes de «simples serviteurs». Face au don que Dieu nous a fait de sa grâce, nous n’avons à offrir que notre humble service gratuit (évangile).
Alors, si nous sommes fidèles à Dieu, c’est-à-dire si nous avons la foi, si, avec confiance, nous quittons les exigences d’un contrat « maître–serviteur », pour entrer dans les exigences de l’amour, Dieu donne à nos actes les plus simples une efficacité inouïe. Le salut est une œuvre bien plus spectaculaire que de transplanter des arbres dans la mer. Pour qu’il se réalise, le Christ nous demande de garder, malgré les épreuves du temps, une foi fidèle, d’oser croire à l’impossible et de vivre en simples serviteurs: tout nous est déjà donné.