Un Royaume avec le Christ.
Souvent déçu par des princes tyranniques, secoué par les tempêtes d’une histoire tourmentée, le peuple d’Israël a vécu, depuis des siècles dans l’attente d’un Messie-Roi promis par le Seigneur. De la lignée de David, choisi par Dieu et marqué par l’onction royale, il serait le pasteur et le chef qui referait l’unité du peuple. C’est déjà une image de réconciliation que Samuel annonce, préfiguration d’une royauté différente (première lecture).
Cette royauté nouvelle, Jésus la fait apparaître dans son dialogue avec le bon larron. Tout, sur la croix, ramène à la royauté du Christ: le motif de la condamnation; les moqueries des soldats; les allusions ironiques des chefs à l’un des titres du Messie: l’élu; la supplique du bon larron. La réponse de Jésus «aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis», indique la nature radicalement nouvelle du Royaume. Dans le Royaume, nous ne sommes pas sous le Christ, soumis au Christ; nous sommes avec le Christ, libérateur de toutes les soumissions, de tous les esclavages, de toutes les divisions. L’onction que nous avons reçue au baptême est une onction royale; nous sommes partenaires et héritiers du Royaume (évangile) .
Ce Royaume, Paul en parle, non pas comme d’un monde étranger, d’un au-delà, mais d’une réalité présente dans laquelle nous sommes déjà introduits par le Christ et avec lui. Le Christ, pasteur et roi de l’univers, a tout réconcilié par le sang de sa croix. Cette réconciliation et la paix pour tous les êtres sont le chemin qui nous est donné pour vivre, dès aujourd’hui, ce Royaume déjà commencé, malgré les violences et les ténèbres qui enserrent notre monde (deuxième lecture).
Dans cette eucharistie, rendons grâce au Père pour son initiative d’amour et pour le Christ, roi d’un Royaume nouveau. Demandons-lui de pouvoir «vivre avec lui éternellement dans la demeure du ciel» (prière après la communion).