Hospitalité
Assise aux pieds de Jésus dans l’attitude fervente du disciple écoutant le Maître, Marie boit les paroles de Jésus son Seigneur (évangile) car elle sait qu’il est parole de Dieu.
Jésus accueille Marie comme sa disciple, il lui parle personnellement, comme aucun rabbi ne le faisait à l’époque avec une femme. Longuement, profondément, pendant tout le temps qu’il faut à Marthe pour préparer le repas.
Jésus ne reproche pas à Marthe d’être dans l’action. Elle est une hôtesse parfaite dans sa générosité et son empressement: son nom est cité quatre fois dans ce passage. Elle imite en cela Abraham recevant le Seigneur sous la figure des trois hôtes aux chênes de Mambré (première lecture)’. Quelle meilleure référence pouvait trouver Marthe? Pour elle, Jésus est bien le Seigneur ! L’action et la contemplation sont nécessaires dans leur complémentarité. Mais Jésus reproche à Marthe de ne pas ancrer son action dans la contemplation, et de la dénaturer en une agitation qui l’empêche d’être à l’écoute. Elle passe alors à côté de l’essentiel.
Les deux sœurs, Marthe et Marie, sont proposées dans le récit de Luc comme les deux faces de notre humanité à laquelle Jésus est venu apporter le salut de Dieu: l’action et la contemplation. «Choisir la meilleure part» avec Marie, c’est demeurer dans l’intimité de la personne de Jésus, de sa parole, en toute circonstance, jusqu’au pied de la croix. Avec Marie à Béthanie, avec Paul, l’Église est appelée à annoncer l’Évangile du salut à tout homme, «afin d’amener chacun à sa perfection dans le Christ» (deuxième lecture).
Que notre action liturgique demeure ancrée dans la contemplation du Maître et l’écoute de sa Parole, afin que notre action de grâce s’élève en vérité avec Lui et par Lui vers le Père.