Il est grand le mystère de la foi.
Le Jeudi saint, nous célébrons la messe en mémoire de la dernière cène du Seigneur avec l’institution de l’eucharistie par Jésus, la veille de sa mort sur la croix. Ce mystère de l’eucharistie est si grand et, il emplit tellement la vie du croyant, que la liturgie de l’Église nous donne aujourd’hui de prendre le temps de le goûter avec fruit, comme le dit la prière d’ouverture de la messe: «Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion; donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption» (prière d’ouverture).
La figure de Melkisédek (première lecture) est une préfiguration de Jésus, prêtre par excellence, selon l’ordre de Melkisédek (Ps 109; He 7) car comme lui il ne tient pas son sacerdoce par la descendance généalogique. Par le pain et le vin offerts, Jésus nous donne aujourd’hui encore toute sa vie. L’Ëglise dans la Prière eucharistique 1, a voulu souligner le sens de cette offrande par Melkisédek: «Et comme il t’a plu d’accueillir les présents de ton serviteur Abel le Juste, le sacrifice d’Abraham, notre père dans la foi, et celui que t’offrit Melchisédech, ton grand prêtre, oblation sainte et immaculée, regarde ces offrandes avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-les.»
Saint Paul est le témoin de ce sacrement, mémorial de la Pâque du Christ (deuxième lecture). L’Apôtre, en rapportant les paroles qu’il a reçues, en proclamant «le mystère de la foi» – mort et résurrection – nous donne de retrouver l’origine des mots de la messe et les gestes du rite de l’institution. La fête du Corps et du Sang du Christ manifeste bien que le sacrement de l’Eucharistie se vit par l’offrande qui est une action, dans la liturgie, du Christ pour son peuple et des fidèles pour le Père.
La multiplication des pains (évangile) livre un sens particulier du sacrement de l’Eucharistie. Ce repas, où les pains sont multipliés pour la foule, témoigne que Jésus est notre nourriture. Aujourd’hui, par le pain et le vin transformés devenus son Corps et son Sang, Jésus nous nourrit de sa vie. Il veut que la multitude connaisse le goût et la joie de son repas et se prépare à une communion éternelle avec lui. La préface du jour l’exprime ainsi: «Nous venons à la table de cet admirable sacrement, pour être imprégnés de la douceur de ta grâce et transformés à l’image de ce que nous serons au ciel.»
© Missel des Dimanches 2022