
La célébration de ce dimanche comporte deux parties distinctes: la commémoration de l’entrée du Seigneur à Jérusalem et la messe de la Passion. Ce sont deux événements historiques séparés par quelques jours seulement, mais dont la tonalité est très différente. L’un est triomphal: la foule acclame Jésus comme le nouveau roi David qui inaugure son règne (premier évangile), mais elle n’a pas encore compris que son royaume n’est pas de ce monde. L’autre événement est tragique: la veille du sabbat, sous la pression des chefs religieux, la foule conspue celui qu’elle a acclamé comme roi, et approuve sa condamnation à mort par l’autorité occupante (évangile de la Passion).
Le tragique de cet événement vient de l’injustice monstrueuse qui est faite par les autorités légitimes au seul homme qui soit totalement innocent. Il vient aussi de la douleur extrême du supplice auquel il est condamné: la crucifixion.
Mais le drame vient aussi de ce que cette foule versatile ne perçoit pas, dans la victime flagellée et crucifiée comme un esclave coupable, le Serviteur de Dieu qu’avait annoncé le prophète Isaïe. Or Jésus est ce serviteur qui n’a «pas caché sa face devant les outrages et les crachats» (première lecture). «Il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes» (deuxième lecture), pour que les hommes deviennent fils et filles de Dieu.
© Missel des Dimanches 2022